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École de wallon. 150 textes. Leçons avec le son. Lucien Somme. Divers. Contacts.

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Le samedi 7 novembre 2009, en la bibliothèque André HENIN à Gembloux, notre ami et échevin Marc BAUVIN nous a fait le plaisir de présenter deux nouveaux romans écrits en wallon :



« Bwagnes contes, ou… ? » de Chantal DENIS
 
« Èt noste ôrlodje qui toûrneut sote » de Lucien SOMME



La description des romans alternait avec les questions-réponses aux auteurs, ainsi qu’avec la lecture de divers passages afin d’illustrer les propos du présentateur.

Divant d’ fé one taudje, lès djins ont stî priyîs di djouwer aus-advinias avou saquants ratoûrnûres.
Èt pwis, on-z-a rataké tot choûtant on rècitadje da nosse soçon Maxime RAVET qu’a yeû li « pris po lès djon.nes » au concours Georges SMAL avou one powésîye da Lucien SOMME. Maxime a v’nu dès-anéyes au long à l’ sicole di walon, èt ça faît d’dja dès-ans èt dès rasans qu’i djoûwe dins l’soce di tèyâte walon « Lès Crèkions d’ Lignè ».

                    Ch. DENIS





                                    Présentation par Marc BAUVIN du roman de Chantal DENIS « Bwagnes contes, ou… ? »


                                        
                             Après « Padrî li scwace» que l'auteure nous livrait il y a un an avec ses 5 nouvelles, nous voici cette fois plongés dans un récit totalement différent.
(…)Très brièvement, c'est l'histoire d'un homme, le Nès, qui se distingue des autres membres de sa famille par des comportements étranges.  C'est le seul scientifique qui devient professeur d'université mais qui vit une obsession : est-il possible, scientifiquement, de communiquer avec nos proches disparus? A travers ses voyages dans cet irréel, l'auteur nous emmène sur des chemins de réflexion qui ont pour nom : la protection de l'environnement, les relations humaines au sein d'un couple ou d'une famille, la place de la femme dans notre société. Mais à l'évidence, le souhait de l'auteure est de susciter en nous le prolongement des idées évoquées dans son ouvrage.  On peut en effet s'arrêter simplement à l'histoire et la résumer en une mini saga familiale, mais n'est-ce pas un peu court?
A mon estime, ce serait passer à côté de choses importantes. Aussi, reprenons l'histoire par le début.
Le narrateur nous entraîne dans la vie de son oncle Ernest qui, particulièrement impressionné par le décès de sa maman, travaille à une méthode scientifique qui lui permettrait de dialoguer avec celle-ci.  Ainsi commence l'œuvre du héros (personnage un peu étrange aux yeux de tous), ouvrage qui prendra une tournure nouvelle quand, victime d'une insolation sévère, il est hospitalisé dans un état critique, entre la vie et la mort, moment durant lequel il effectue son premier voyage dans l'irréel.

Plus précisément, il assiste sur Ogé (vous lirez Géo) à la destruction progressive de cette planète suite au cercle infernal de la pollution.
Le Nès n'a plus alors qu'une seule intention : prospecter et mettre au point une formule mathématique qui, utilisant les rayons alpha, lui permettrait d'entrer en contact avec l'au-delà.
Les visions se rapprochent. C'est ainsi qu'il découvre la planète Eret (vous lirez Terre à l'envers). (…)Découvrira-t'il la formule, ou non?  Tout cela est-il le fruit de son imagination ou y a-t'il effectivement communication?  Sous quelle forme?
Dans le même temps, alors que l'hospitalisation du Nès se prolonge, l'auteure porte un regard sur sa famille, épouse, enfants, neveu et nièce, … Autre préoccupation!  Autre questionnement!

A travers ce récit Chantal nous invite à prolonger ce qui, somme toute, ne pourrait être que la vie de gens comme vous et moi.

A l'analyse, chacun des voyages du Nès nous met en face de phénomènes de société : l'évolution et la qualité de notre environnement, les comportements humains et leurs effets collatéraux sur l'éducation à la société et la perte des valeurs, …
Ce sont toutes interrogations qu'il nous appartient de poursuivre au-delà de l'exemple de la démarche du Nès, notamment à propos de ces choses étranges qui interpellent, voire passionnent (…).
En occurrence, est-il possible de s'entretenir avec l'au-delà?  Réalité?  Délire?  Hypersensibilité? Mais dans la suite de ce questionnement, n'en est-il pas un, plus fondamental, sur l'existence d'une autre vie, celle de l'âme et de la mort, la vie après la vie …  Voilà bien un cheminement qui nous mène chacun dans une réflexion d'ordre philosophique.

(…) Une autre question interpellante est celle relative à notre environnement.  Il n'est pas une semaine sans que des cris d'alarme soient lancés à l'égard de l'évolution de notre planète.  (…)
L'auteure ne se veut pas juge, mais, par des images fortes (et le wallon contribue, me semble-t'il, à les accentuer), à l'instar de celles d'Al Gore, elle suscite la prise de conscience et l'éveil.
A la sortie du film "Le syndrome du Titanic", Nicolas Hulot déclarait : "Ce film est un cri d'alarme, ne laissons pas le temps nous dicter le changement, mais aussi un cri d'espoir, saisissons l'occasion pour nous retrouver, mobilisons le génie humain en donnant enfin du sens au progrès."

Voilà donc le débat ouvert.  A nous de l'alimenter et de nous forger, sans intégrisme, une opinion, voire d'ouvrir de nouveaux champs d'action.

                       L. SOMME






                             Présentation par Marc BAUVIN du roman de Lucien SOMME « Èt noste ôrlodje qui toûrneut sote »


                             « C'è-st-one bone guêre qu'i vos faureut ! »

Le livre de Lucien Somme commence par cette petite phrase que nous avons tous entendue dans la bouche de nos parents ou de nos grands-parents lorsque nous nous montrions difficiles pour la nourriture.
Sauf qu'ici, cette phrase est le point de départ du récit des années de guerre 39-45 vécu à travers les yeux d'un enfant de 7 ans.  Il va vivre les privations de nourriture, l'évacuation dans le nord de la France, la rencontre avec des soldats français sur le qui-vive, les alertes terrorisantes, les amitiés qui se nouent entre personnes jetées dans l'errance mais qui s'accordent un soutien mutuel au milieu de cette folie meurtrière.
Au début du roman, la guerre n'est pas encore déclarée, mais l'air est lourd de menaces, les adultes en ont compris l'imminence et le caractère inéluctable, « tot choûtant l'posse ».  Les denrées se font plus rares et les femmes commencent à déployer des trésors d'imagination pour nourrir chaque jour leur famille.
Le jour de la communion  de la jeune Julîye est aussi celui de l'évacuation de toute une famille, avec le minimum nécessaire mis en hâte dans une charrette, les arrêts refuges dans de petites fermes abandonnées.  Si les adultes sont conscients de la situation, les enfants vivent ces événements comme une aventure passionnante et découvrent de nouveaux "exploits" à réaliser : s'introduire dans une maison lugubre qu'on croit déserte, oser voler un jambon dans une petite ferme, gober un œuf maraudé sous une poule caquetante, se jeter dans le fossé au moindre bruit d'avion ou de bottes.  Ils y aiguisent leur courage tout neuf et consolident des amitiés de toujours, découvrent les vertiges d'un premier baiser (sur la joue) et reçoivent de bonnes claques de leurs parents en guise de médailles pour leur inconscience.
Le petit Piêre (le narrateur), du haut de ses 7 ans, découvre le nord de la France.
C'est ensuite le retour à la maison et la reprise du travail au chemin de fer pour le papa de Piêre, qui, pour soulager les comères de la maisonnée d'un tel arnauje de gamin, emmène ce dernier avec lui au travail.  C'est, pour le petit une nouvelle source d'aventures. Il apprécie la solidarité qui s'exprime entre personnes qui vivent la même situation difficile, malgré l'excitation et la peur des alertes, des attaques aériennes, de réveils en pleine nuit pour se cacher.

Puis la famille a dû quitter à nouveau la Maison de Florennes et repartir sur les chemins vers Erquelinne, Maredret, Court-sur-Heure.
La guerre se traîne en longueur, accumulant les difficultés, les privations et les peurs Puis l'espoir renaît avec le débarquement et la libération.  Les soldats alliés distribuent un peu de douceurs aux enfants avec leurs "boubounerîyes", le fameux "tchoum'gom" ou d'autres objets plus mystérieux pour notre gamin.
Les enfants retrouvent leurs repères, leur rythme, l'école et, pour Piêre, c'est même le pensionnat, censé calmer un peu sa propension à faire des bêtises.
Présentation de deux romans de
Chantal DENIS et Lucien SOMME
Voilà mesdames et messieurs la messe est dite si j’ose dire. J’espère qu’elle vous a donné l’envie de plonger dans ces deux romans certes forts différents mais qui j’en suis sûr vous permettront de passer des heures savoureuses dans une lecture wallonne avec toute sa richesse. Les fêtes approchent, voilà à mon sens un cadeau judicieux pour les parents et amis qui aiment tant notre langage.
Je ne voudrais pas terminer cette rencontre sans remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont permis cette rencontre mais aussi une collaboration qui m’a particulièrement aidé dans la préparation de cette rencontre.

Marc BAUVIN
Lucien raconte les "pasquéyes" dau Piêre.
Lès 3 soçons : Chantal, Marc èt Lucien.
Maxime